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HARTUNG Hans
(1904-1989)
"Je tâche de fixer le dynamisme et la constance des forces qui créent la matière, la lumière et l'esprit."
Hans HARTUNG - Biographie détaillée

Hans Hartung est né à Leipzig le 21 septembre 1904. De 1912 à 1914 sa famille s'installe à Bâle, il se passionne pour l'astronomie et la photographie qui exaltent son imaginaire. A cause de la guerre, ils reviennent en Allemagne en 1915. Il s’enthousiasme très tôt pour Rembrandt, Goya, Le Greco, mais aussi pour les expressionnistes allemands. Dès 1922, il conçoit des œuvres abstraites d’une profonde singularité.

Hartung poursuit des études de philosophie et d'histoire de l'art à Leipzig. Il s'inscrit en 1925 à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde où, à l'occasion de l'Exposition Internationale, il découvre la peinture française (impressionnisme, cubisme). Ce nouveau pôle d’intérêt occasionne plusieurs voyages d’étude. En octobre, il s’installe à Paris où il demeurera jusqu’en 1931.

Hans Hartung assimile les recherches plastiques du cubisme et étudie les rapports entre l’esthétique et les mathématiques. En 1928, il rencontre Anna-Eva Bergman, jeune artiste norvégienne qu'il épouse en septembre 1929. Il expose pour la première fois en 1931, à la Galerie Heinrich Kühl de Dresde.

Après la mort de son père et face à la montée du nazisme, Hartung quitte l'Allemagne pour les îles Baléares. L’isolement est propice à la création artistique, il abandonne le cubisme et retourne à une peinture plus instinctive. En 1935, il est contraint de retourner à Berlin. Menacé par le régime nazi, il parvient à quitter l’Allemagne et s’installe à Paris où il se fixe définitivement. Il se lie avec Jean Hélion et Henri Goetz, rencontre Kandinsky, Mondrian, Miro et Calder.

Pendant la guerre sa situation financière est précaire, les difficultés se multiplient. Sa femme tombe gravement malade. Les deux époux sont contraints de divorcer, Anna-Eva Bergman retourne vivre en Norvège. Le sculpteur Gonzalez lui permet de travailler dans son atelier où Hartung s’initie à la sculpture. Entre 1934 et 1938, il peint la série de ses « taches d'encre ».

En 1939, il s'inscrit sur la liste des volontaires contre le nazisme et épouse Roberta González, la fille du sculpteur. Mobilisé, il est affecté à la Légion étrangère et envoyé en Indochine. A l'armistice, il se réfugie dans le Lot. Lorsque le sud de la France est occupé en 1943, il passe en Espagne où il est placé dans un camp de concentration. Libéré, il rejoint la Légion en Afrique du Nord. Grièvement blessé en 1944, il est amputé de la jambe droite. De retour à Paris en 1945, où il est aidé par Calder, il est naturalisé français en 1946.

Dans les années suivantes, Hartung participe à plusieurs expositions, il est remarqué par la critique. Il fait la connaissance de Schneider, Soulages, Mathieu, Baumeister et Rothko. Il est alors reconnu comme l'un des chefs de file de l'Art informel. Une rétrospective de son œuvre est présentée dès 1952 au musée de Bâle. En 1953, Hans Hartung s'installe à nouveau avec Anna-Eva Bergman. Il reçoit en 1960 le grand Prix international de peinture de la Biennale de Venise.

À partir de 1961, le procédé du grattage est à l'origine d'un renouvellement de sa peinture. En 1966, Hartung peint pour la première fois des toiles, généralement de grands formats, structurées par de grandes taches sombres où n’apparaît presque plus aucun graphisme.

De larges rétrospectives de son œuvre sont présentées en Europe et en Amérique du Nord. En 1968, Hartung fait construire près d'Antibes une maison dont il conçoit les plans et où il séjourne en permanence à partir de 1972, elle abritera plus tard sa fondation.

Le Metropolitan Museum à New York lui consacre, en 1975, une exposition personnelle. Hartung est le premier artiste européen vivant pour lequel ce musée organise une exposition.

Décès de Anna-Eva Bergman le 24 juillet 1987. Pendant les trois dernières années de sa vie, Hans Hartung s’est profondément renouvelé pour offrir une ultime période de création où le signe s'efface comme une répétition générale de sa propre mort. Il meurt le 7 décembre à Antibes