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ERNST Max
(1891-1976)
"Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n'est pas la colle qui fait le collage."
Max ERNST - Biographie détaillée

   Max Ernst est un peintre et sculpteur dada puis surréaliste. Il est né en 1891 à Brühl, en Allemagne dans une famille de la bourgeoisie catholique.  Son père l'initie à la peinture, Max Ernst apprend le dessin lors de promenades dans la forêt, une source d’inspiration pour les paysages fantastiques qu’il peindra ensuite. Il abandonne ses études en philosophie et histoire de l'art, pour se consacrer à la peinture. Il participe aux réunions du Der Blaue Reiter et rédige des critiques d’art pour un journal de Bonn. En 1913, il expose ses premières œuvres à Berlin. Les toiles présentées révèlent des influences cubiste, futuriste et expressionniste.
   Durant la Première Guerre mondiale, il sert dans l'armée allemande. Après la guerre, Max Ernst souhaite se consacrer à la critique d’art et établit des contacts avec des groupes d’avant-garde. Son sentiment de désillusion provoqué par la guerre, son esprit de révolte contre les conventions le font s’intéresser au mouvement Dada. Il s'établit à Cologne où, avec Jean Arp et Johannes Thomas Baargeld, il créa un foyer dadaïste.  
   En 1922, il rejoint la communauté artistique de Montparnasse et le groupe surréaliste, dont il est membre. Max Ernst investit le champ des rêves et de l’absurde par la création d’un bestiaire fantastique, de machineries loufoques et de mondes imaginaires. Très vite, sa créativité nourrie du romantisme et du fantastique germaniques, l’amène à devenir une figure majeure du surréalisme. Il élabore des procédés de travail qui lui permettent d’effacer les traces techniques ; ce qui le démarque des cubistes et des dadaïstes, pour qui ces traces font partie de la composition iconographique finale. Il invente le frottage, il utilise le «grattage» de pigments sur ses toiles, et crée des «romans-collages» sur le principe de l’association libre (La Femme cent têtes, 1929). Par ailleurs, Ernst développe une fascination pour les oiseaux, qui dominent son œuvre. Il crée pour ses toiles un alter ego, Loplop. En quête permanente de nouveaux supports d’expression, Max Ernst peint une fresque murale dans la maison de Paul Éluard à Eaubonne, et réalise, en compagnie de Joan Miró, les décors de Roméo et Juliette (1926) pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Il apparaît dans le film de Luis Buñuel, l’Âge d’or (1930). Très lié à Giacometti, l’artiste débute la sculpture en 1934, et modèle des créatures propres à sa mythologie personnelle (Le Roi jouant à la reine, 1944). En 1938, l'héritière américaine Peggy Guggenheim achète un bon nombre d'œuvres de Max Ernst qu'elle expose dans son nouveau musée à Londres. Désapprouvant certaines critiques d’André Breton à l’encontre de Paul Éluard, Max Ernst quitte les surréalistes en 1938.
   Au début de la Seconde Guerre mondiale, Max Ernst est arrêté, il réussit à fuir la France grâce à Peggy Guggenheim, qui devient son épouse. Il arrive à  New York en 1941, il côtoie des peintres d'avant-garde, Marcel Duchamp et Marc Chagall. En pratiquant des éclaboussures sur ses toiles, Max Ernst invente la technique du dripping, reprise quelques années plus tard par Jackson Pollock. En 1952, il devient Satrape du Collège de Pataphysique.
   À partir de 1953, il s'installe définitivement à Paris, l'année suivante il gagne les biennales de Venise. Grâce à la publicité occasionnée par cet évènement, il commence à connaître un certain succès financier. En 1963, il déménage dans une petite ville du sud de la France, Seillans. Il crée les décors d'un théâtre et une fontaine dans la ville d'Amboise. En 1975, une rétrospective a lieu au Musée Solomon R. Guggenheim à New York et les Galeries Nationales du Grand Palais de Paris publient un catalogue complet de ses œuvres.
   Max Ernst meurt le 1er avril 1976 à Paris. Tout au long de sa vie, Max Ernst, « l’homme des possibilités infinies Â» selon André Breton, et expérimentateur infatigable, a cherché les moyens de transcrire en deux ou trois dimensions le monde du rêve et de l’inconscient.
    Un musée Max Ernst comprenant 300 œuvres a été ouvert à Brühl, sa ville natale, en 2005.