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GIACOMETTI Alberto
(1901-1966)
"Ecrire des pages et des pages, les remplir de pierres, d'herbe, de forêt, de cieux, de mouvements des gens dans la rue, de voix, de maisons, de passé, d'aujourd'hui, de tableaux, de statues, de rivières et de vagues et de verres et de pots et de plâtre blanc dans mon atelier et de nuages, enfant couché dans la liberté..."
Alberto GIACOMETTI - Biographie détaillée

Alberto Giacometti est né en octobre 1901 à Stampa en Suisse. Arrivé en janvier 1922 à Paris pour étudier la sculpture, Giacometti se lie avec Pierre Matisse, le fils du peintre, qui deviendra plus tard son marchand aux États-Unis, et sollicite les conseils d'Henri Laurens. En 1929, grâce à Jeanne Bucher qui l'expose dans sa galerie, il entre en contact avec Jean Cocteau, les Noailles et André Masson, qui vont l'introduire dans les milieux surréalistes.
Le premier écrit suscité par l'œuvre de Giacometti, signé de Michel Leiris, paraît dans la revue de Georges Bataille. Commence alors une période faste de la vie et de la création de Giacometti : dessins, sculptures, textes aussi (qui paraissent dans Le Surréalisme au service de la révolution), puisent dans son imaginaire, empli de scènes de mort, de violence et de viols, et de cette inquiétante étrangeté qui fascine tant André Breton et Salvador Dali.

De 1933 à 1943, l'artiste entre dans une phase capitale de mutation, une période de doute et de solitude croissante, amplifiée par son expulsion en 1934 du groupe surréaliste, pour avoir pratiqué le portrait. Giacometti détruira presque toutes les œuvres faites pendant cette période. Il entre en contact à cette époque avec Sartre et Beckett, Gruber et Derain. Pendant la guerre, où il s'est retiré en Suisse, il rencontre l'éditeur Albert Skira, et celle qui deviendra son épouse et l'un de ses modèles favoris, Annette.

De retour à Paris fin 1945, Giacometti connaît un autre des épisodes initiatiques qui rythment sa vie : il a la bouleversante révélation de la troisième dimension, c'est-à-dire de l'espace, du vide et du silence autour des êtres. Commence alors pour lui la deuxième partie de sa production, qui le voit à nouveau sculpter, dessiner, peindre, écrire, avec frénésie. Mais en 1947, Giacometti ne trouve pas de galerie à Paris pour l'exposer. C'est grâce à un soutien américain et grâce à Pierre Matisse que Giacometti entre à la galerie Maeght, qui l'expose à Paris à partir de 1951, et avec laquelle il entretiendra des rapports fructueux jusqu'à l'inauguration, en 1964, de la Fondation à Saint-Paul de Vence, où son œuvre est très bien représentée.

Après 1951, Giacometti connaît une reconnaissance rapide, ponctuée de rétrospectives dès 1955, dans des musées à New York, Londres, et en Allemagne. L'année suivante, Giacometti, qui avait refusé de représenter la Suisse à la Biennale de Venise en 1950, expose au pavillon français. En 1962, il choisit d'y représenter à nouveau la France plutôt que la Suisse, et remporte le Grand prix de sculpture. C'est désormais un maître reconnu, recherché et coté, mais comme le voyait déjà Genêt en 1957, " dans cet atelier un homme meurt lentement, se consume, et sous nos yeux se transforme en déesses. "

De fait, Giacometti mourra à 64 ans, en janvier 1966, d'un cancer à l'estomac.