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FRIEDLAENDER Johnny
(1912-1992)
""Je ne suis qu'un peintre qui grave" Johnny Friedlaender"
Johnny FRIEDLAENDER - Biographie détaillée

Johnny Friedlaender, un des maîtres contemporains de la gravure, naît le 21 juin 1912 à Pless, en Haute-Silésie dans une famille d’origine juive. Après la Première Guerre mondiale, la Haute Silésie est rattachée à la Pologne. Les Friedlaender émigrent alors à Brelsau. À partir de 1928, il étudie la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Breslau où Otto Mueller est l’un de ses professeurs et réalise ses premières gravures.

De 1930 à 1933, il s’expatrie à Dresde, faisant de brefs séjours à Berlin et à Paris. En 1933, il est interné dans le premier camp de concentration nazi. Amnistié, il quitte l'Allemagne en 1935. Sa fuite le mènera en Tchécoslovaquie où il présente sa première exposition personnelle de gravures puis il se réfugie en en Hollande. Il gagne Paris en 1937. André Lhote le soutient dans La Nouvelle Revue Française. En 1938, Friedlaender est illustrateur à l'hebdomadaire Marianne. Il est arrêté, de 1939 à 1943, comme Max Ernst, Hans Bellmer ou Ferdinand Springer, il connaît plusieurs camps d'internement, travaille avec la Résistance dans le sud de la France. Friedlaender s’engage dans l’armée anglaise, il est fait prisonnier mais s’évade. Le peu de résistance du peuple allemand à l’idéologie nazie et le fait d’avoir été obligé de fuir son pays et de s’engager pour le combattre est une déchirure majeure de son existence. Il tentera d’exorciser la douleur par l’exécution de dix gravures, les ‘’Images du malheur’’

La paix revenue, l’artiste s’installe à Paris. En 1949, il fonde, avec le graveur Albert Flocon, lui aussi réfugié d'origine allemande, l'atelier de gravure l’Ermitage que fréquenteront notamment Maria Elena Vieira da Silva, Zoran MuÅ¡ič, Zao Wou-Ki, Nicolas de Staël. Il réalise sa première exposition particulière à la Galerie La Hune où il expose ensuite chaque année. Cette manifestation lui vaut un article enthousiaste de Christian Zervos dans la revue Les Cahiers d'art. Il se lie d’amitié avec Jacques Villon, peintre et graveur cubiste. La même année il exécute des eaux-fortes pour La Saison des Amours de Paul Éluard.En 1966, il est nommé professeur à l’Académie de Salzbourg. C’est à cette période qu’il reprend la peinture qu’il avait abandonnée dans les années 40. À partir de 1951 il réalise des expositions dans de nombreux musées en Europe et aux États-Unis, en Amérique du Sud. Naturalisé français en 1952, il représente en 1958 la France à la Biennale de Venise. En 1959, l’Unesco propose à Friedlaender d’enseigner les techniques de la gravure à Rio de Janeiro.

Il meurt à Paris le 18 juin 1992.